Puisqu'il faut parfois passer par les mots...

Ma démarche consiste à évoquer au moyen de tout ce dont dispose l'artiste, couleurs, graphismes, reliefs..., aussi bien, des scènes précises, concrètes, objectives de la vie, de ma vie avec ses contradictions, ses plages de bonheur et ses zones d'ombres que des compositions plus incisives, plus critiques, portant bien au-delà de l'artiste, tout en l'incluant nécessairement.

La combinaison des moyens servant à l'évocation, me semble plus apte à créer un ressenti profond et efficient chez le spectateur, que des scènes présentant des éléments descriptifs plus élaborés et donc plus immédiatement anecdotiques, pouvant contrairement à ce que l'on pourrait penser, parasiter la relation avec le propre ressenti du peintre.

D'où la nécessité de faire appel autant à des signes universels qu'à des signes tirés de l'expérience intime et personnel du peintre.

Certains pourront y voir un langage codé et non abouti ce qui est heureusement vrai dans un certain sens, sinon il ne resterait plus qu'à abandonner ses pinceaux.

Il est sûr que chacun a son propre parcours dans l'écriture ou la lecture d'un langage artistique. Mais la pure évocation ou suggestion qui se veut toujours plus efficace et en constante évolution est sans doute aussi un trait de personnalité, une marque de pudeur qui ne saurait être niée.

Jean Gribouval ( avril 2013)